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Photographie contemporaine, noir et blanc

Tard dans la nuit nous marchions vers un futur et vers un but qui nous échappait mais nous étions
sûres d’au moins une chose, c’est que nous avancions tard dans la nuit et que nous étions quelque
part dans une ville située elle-même quelque part sur terre. J’ai le souvenir de ne pas être sur la photo, c’est normal puisque c’est moi qui l’ai prise à ce moment là, pourquoi l’ai-je prise d’ailleurs, cela a t-il un sens de vouloir capturer un tel instant sinon pour fixer cet instant «T» Pourquoi, quel intérêt, la mémoire nous constitue tous, nous cherchons notre chemin même quand on ne s’en rend pas compte.


Et ces grand anneaux, que veulent-ils dirent , que signifient-ils ? Je me rappelle mes cours de latin au
lycée, je sais que le mot «anneau» veut dire cercle, à moins que se soit l’inverse mais en fin c’est bien
Aristote qui disait que «l’infini est ce qui n’est pas possible de parcourir parce qu’il n’est pas dans sa
nature d’être parcouru». Je vois bien dans cette image sombre, la luminosité des cercles, qui nous appellent inexorablement vers eux; C’est le lieu-même d’où viennent les forces centrifuges de la planète, c’est vers elles que je souhaite m tourner dorénavant. Je souhaite continuer à développer une pensée aventureuse et résolument vertigineuse, la lumière surgit dans l’obscurité diaphane de nos vies, la complexité du chaos qui prend forme progressivement, je la voit naître paradoxalement dans un arcen- ciel de couleurs plastiques, elles s’échappent, fusionnent et se transforment entre elles.

 

C’est la nuit qui parle de notre vie de femmes dans le monde et dans la nuit du monde et qui parfois entrouve les portes de la perception scolastique, ce qu’on appelle communément, le «cosmos». Je revendique une vision à moitié engagée du monde, plutôt anti-antropophagique, car je sais ce qu’il en coûte pour une femme d’être mêlée de près ou de loin au sang menstruel et à la nature sauvage et indisciplinée de la femme, le lien pourtant existe indubitablement entre nous et l’univers, nous savons que nous portons les fruits mûres de la vie mais celle est dévastée par tous les ennemis du monde et ils sont nombreux.
 

Le doute cartésien nous plonge dans une sorte de puzzle indéchiffrable. Nous devons envers et contre tout poursuivre la marche des femmes dans le monde et dans la nuit du monde. Marchons jusqu’à tard dans la nuit, afin de rallumer les consciences endormies et de faire profiter de nos intuitions sonores et mentales les aveugles et les sourds qui ne savent plus où ils sont, comme nous, sauf que nous marchons encore et encore, et nous sentons que le chemin est toujours invariablement droit devant nous. Nous paraissons être deux, mais nous nous comptons en fait par millions, des milliards dans la même situation de marche nocturnes. Le lien c’est la vie, il faut le conserver.

 

Merci de m’avoir lu.

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